Tirebouchon
Richard Bit
Mise en page et choix des illustrations par Nicole Hanot (à partir de la coll. BMG)
Mise en ligne 30/11/2005
Que voilà un instant privilégié, stade ultime de la longue chaine du vin, celui où tous les convives réunis autour d'une vénérable bouteille, guettent le bruit caractéristique qui donnera l'envoi d'une dégustation tant attendue.
Tous les regards confiants sont braqués sur l'amphitryon qui d'un geste assuré utilise son compagnon fidèle, le tirebouchon, témoin de nombreuses joies gastronomiques.
C'est ce précieux objet, dont l'utilité n'est plus à démontrer, qui sera la vedette de notre petite étude.
Définition
Est-il besoin de chercher des définitions alambiquées pour présenter un instrument dont l'usage est tellement commun qu'il est entré dans les mœurs ?
En voici deux parmi tant d'autres :
- instrument formé d'une vis en métal, pourvue d'un manche, pour retirer le bouchon d'une bouteille | |
- tige hélicoïdale de fer ou d'acier terminée le plus souvent par une poignée ou un anneau (Larousse ménager, 1926) | |
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Historique
Comme l'écrivait Alain Schifres dans L'Express-Le Vif du 30 juin 2000 : Je ne sais quand fut trouvé le bouchon-bouchon, mais il est certain que le tire-bouchon vint plus tard. Toujours, un délai sépare une grande découverte de la façon d'y remédier.
Certains pourraient argüer que l'invention du tirebouchon découlerait du tire-balle ou du tire-bourre.
D'autres pourraient prétendre que le tire-bonde serait à l'origine du trait de génie créateur, car il utilise lui aussi le principe de la tige vrillée ; dans ce cas, le tirebouchon aurait une existence bien antérieure…
À Berlin, se trouve un autel frontal intitulé miracle vinicole de saint Bertin de saint Marmion qui décrit l'utilisation de la vrille à tonneau.
Quoi qu'il en soit, en la matière, il convient de s'écrier : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ».
En effet, il semble bien que ce soit un Anglais, le Révérend Samuel Henshall, qui ait déposé le 25 mai 1795 le premier brevet d'invention.
Il sollicita d'abord l'aide de Mathew Boulton 4 pour la fabrication, puis il ouvrit, en 1796 à Edimburg, une succursale pour vendre lui-même son tirebouchon.
Tire-bouchon de type Henshall Bois, acier, soies de porc - 14,1 x 11,6 cm - début XIXe s.
avec disque-repoussoir cranté inséré entre la tige et la mèche du type « queue de cochon » (dernière spire faussée). La tige traverse le manche et se termine par un anneau où subsiste un bout de corde. Le manche en bois tourné est muni d'une brosse servant à épousseter le col des bouteilles pour enlever les débris de cire. L'action du disque, lorsque la mèche a percé le bouchon, permet par la répulsion et la rotation de celui-ci, de diminuer l'adhérence entre le bouchon et le col de la bouteille.
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Dans les autres pays, les brevets sont fonction de la date d'entrée en vigueur des législations : le premier brevet français date de 1828, et en Allemagne il a été attribué en 1877.
Il est bien certain qu'il ne s'agit pas là de la date de création des premiers tirebouchons, dont il est fait mention pour la première fois vers 1681, mais d'une reconnaissance légale (en Angleterre : protection de 14 ans pour le brevet et de 3 ans pour le modèle déposé).
Le développement de la fabrication du tirebouchon a été le résultat d'un concours de circonstances :
- Les Anglais étaient également grands amateurs de bière et de cidre qui nécessitaient des bouteilles avec bouchon très serré dans le col.
- C'est au XVIIe s. que les Anglais ont commencé à élever leurs vins en bouteilles plutôt qu'en barriques.
- Cette tradition s'est vue confortée par le passage de la bouteille « en bulbe d'ognon » à la forme cylindrique qui a ainsi permis un stockage facile à l'ère industrielle.
- L'étroitesse du col a nécessité le choix d'un bouchon aux côtés parallèles, appliqué par pression pour des raisons d'étanchéité. Depuis lors, le bouchon de liège (déjà utilisé par les Grecs pour clore les amphores et autres récipients de terre cuite) a trouvé son compagnon indispensable dans le tirebouchon.
- La législation anglaise, par décret du 25 mai 1728, autorisa, pour assurer le transport, la fermeture des bouteilles par des bouchons de cire ou de liège. Avant cette date, la commercialisation du vin en bouteille était interdite afin d'éviter la fraude qui portait sur la quantité, la fabrication artisanale des bouteilles ne permettant pas de certifier la jauge. Les bouteilles d'aujourd'hui, standardisées et fabriquées mécaniquement en grande quantité, ne présentent plus cet inconvénient.
Entre 1795 et 1908, près de 350 brevets furent donc déposés en Angleterre (principalement fin des années 1860 et début du XXe s.).
Caractéristiques
Les tirebouchons les plus simples se composent généralement de trois parties solidaires entre elles :
- la poignée ou manche,
- la tige ou fut
- la vrille ou vis ou mèche, (ce qui est, en fait, le véritable tirebouchon).
Certains y ajoutent la vis (ou le clou) qui réunit l'ensemble au manche.
La poignée ou manche | est de forme fort variable - parfois assez grande pour y passer quatre doigts, parfois assez petite pour les tirebouchons de voyage. Elle peut être remplacée par un anneau ou par un manche formant « T » muni parfois d'une petite brosse pour balayer les débris de cire qui se trouvent sur le col de la bouteille. |
La tige ou fut |
constitue le lien entre la poignée et la mèche avec laquelle elle se confond parfois. Elle a pour fonction de séparer la poignée de la mèche de telle sorte que la main garde assez de place pour exercer sa prise sur la poignée lorsque la mèche est complètement enfoncée dans le bouchon. |
La vrille, vis ou mèche |
- tordue : tige de fer enroulée autour d'un cylindre qui une fois désengagée renferme un espace vide dans son intérieur (tige carrée, ronde ou triangulaire). |
de gauche à droite : Mèche en queue de cochon, mèche à filet hélicoïdal cannelé,
vis d'Archimède, vis à filetage incliné (dite aussi « mèche rapide »), mèche à axe central plein
Tirebouchon simple
mèche à axe central plein, anneau rigide de suspension - Fer - 12,3 x 7,7 cm - France, XVIIIe s.
Ce tirebouchon simple exige un important effort physique pour l'extraction du bouchon et peut avoir des effets néfastes sur le contenu de la bouteille, malencontreusement secoué… Il est donc normal qu'on ait tenté d'imaginer de multiples améliorations, tant pour la forme que pour les matériaux et les modes de fabrication.
La diversité des formes et l'ingéniosité des nombreux mécanismes font la joie des hélixophiles, hélixpomaphiles, hélitapophiles, héliotapophiles ou des pomelkophiles.
S'y ajoutent la qualité des matériaux (du simple morceau de bois aux pierres et aux métaux les plus précieux - qui traduisent l'état social du propriétaire -), ou la mention des multiples firmes qui ont utilisé l'objet à des fins publicitaires dès qu'il fut produit en masse (fin du XIXe s.), ou encore la combinaison du tirebouchon avec d'autres instruments : couteau(x), porte-clef, sceau à cacheter, décapsuleur, châtelaine, cisailles pour bouteilles de champagne, briquet, bourre-pipe, pincette pour braises, tire-botte, tire-lacets, cuiller, fourchette, casse-noix, entonnoir, marteau et pioche, ouvre-boite, ciseaux, et nous en passons certainement...
Et il existe des tirebouchons pour gauchers, qu'on appelle lévogyres - ceux pour droitiers étant les dextrogyres.
Fabrication
Armuriers, couteliers et orfèvres se sont principalement penchés sur la fabrication de cet instrument qui demandait un savoir-faire certain.
On peut résumer de la façon suivante les différentes phases de la fabrication artisanale :
- Choisir un acier au carbone
- Étirer l'acier dans une forge à charbon
- Forger la mèche en carré de 3 mm de côté
- Arrondir cette mèche sur une longueur d'environ 170 mm
- Enrouler la première (côté du fut) des 5 spires
- Égaliser les spires par de légers tapotages et faire tourner la mèche
- En une seule chauffe, vérifier l'écartement des spires avec une petite lame
- Égaliser l'écartement avec une tige ronde métallique de 6 mm
- Faire un revenu comme pour un ressort.
Certains conservaient leurs petits trucs de métier : ils faisaient subir à la mèche une trempe au rouge cerise, l'essuyaient avec soin, la frottaient à l'huile (ou avec du suif ou de la graisse). Elle était ensuite placée et retournée plusieurs fois sur un feu de braise, afin d'obtenir une chauffe régulière, et retirée dès que la graisse ou l'huile s'enflammait. La trempe était effectuée dans de l'eau dès que l'huile avait cessé de bruler. On obtenait de cette manière un recuit de couleur bleue.
La technologie actuelle permet d'utiliser des procédés plus rapides et efficaces. La mèche est fabriquée par étirement à partir d'un fil d'acier (« billette ») au carbone ou en inoxydable. Des tronçons seront ensuite percés (côté manche) et forgés (côté pointe) pour donner à la mèche son arrondi. La mèche est alors recuite (pour la rendre plus malléable), mise à équerre à hauteur du talon et passée sur la machine à enrouler. Après la trempe thermique et le polissage au tonneau (ou avec un vibrateur), il est procédé au traitement de finition au nickel ou au téflon.
Formes de tirebouchons et datations
1- Tirebouchons simples
N.B. Les 3 tirebouchons illustrés ci-avant font partie de cette catégorie.
A - en T
Tirebouchon en T à arcature profilée pour 4 doigts, mèche à axe central plein Fer - 10,7 x 8,2 cm - XIXe s. |
Tirebouchon en T ayant vraisemblablement servi de briquet Mèche en queue de cochon Fer - 4,2 x 5,8 cm - XVIIIe s. |
B- à lames
Aussi appelés « tourne-bouchons », ou « gaucho » ou « argentin » parce qu'ils « chevauchent » le bouchon, ces ustensiles ont connu un succès tel que les fabricants ont produit de nombreux modèles « de poche », avec étui de protection, entre les années 1940 et 1960. Le tirebouchon à lames permet également de reboucher la bouteille et de la conserver à moitié vide. |
Mode d'emploi : - enfoncer la plus longue lame entre le bouchon et le goulot de la bouteille, puis enfoncer la seconde et faire progresser ainsi successivement l'une et l'autre. - Effectuer ensuite un mouvement de rotation et de traction. |
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Invention de l'Américain Lucian Mumford, San Francisco, 1879. à g : Bois et fer, lames de différentes longueurs, sans marque - 9,8 x 4,6 cm - XXe s. à d : Aluminium, lames de différentes longueurs, sans marque - 9,2 x 7,5 cm - XXe s. |
2- Tirebouchons avec système mécanique
A - à cage et à simple rotation
1ère amélioration au tirebouchon simple : en France, au XVIIIe s., insertion d'une structure métallique, en forme de cage ou de cloche, sur la tige sur laquelle elle peut tourner ou coulisser verticalement.
Cette structure, en faisant effort sur le col de la bouteille, transforme la force de rotation en force de traction.
Ce système connut de nombreuses variantes au XIXe s. en Italie, Angleterre, États-Unis et Allemagne.
B - à cage à simple rotation et ressort
À gauche : type A : Simple rotation sans ressort sur coussinet à bille, mèche à axe central plein - sans marque Acier - 11,7 x 8,8 cm Allemagne (?) |
À droite : type B : Simple rotation avec ressort de répulsion monté sur la tige, mèche à axe central plein, sans marque Fer nickelé et ivoire - 6,4 (anneau déplié) x 2,6 cm. Pour flacon de parfum ou fiole de médicament |
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Au centre : Simple rotation avec ressort de répulsion monté sur la tige, mèche à axe central plein - sans marque Cage en laiton nickelé, mèche en acier inoxydable, manche en bois tourné - 18,8 x 8,5 cm - Allemagne |
C - système à 1 levier
L'adjonction d'un levier, en rendant le tirebouchon asymétrique par rapport à l'axe d'extraction, lui confère une stabilité moindre. Ce système connut cependant divers brevets anglais, américains, français... Le premier déposé, exceptionnel par sa facture et son dessin, fut le « Royal club » de Charles Hull en 1864.
Croquis du tirebouchon français à levier unique avec structure ouverte
Le Presto de Pérille, France, XIXe et XXe s.
En 1883, l'Allemand Carl Wienke dépose en Angleterre et aux États-Unis son modèle mono-levier de poche qui va connaitre un immense succès dans le monde des sommeliers, maitres d'hôtel et garçons de café.
Produit dans le monde entier avec quelques modifications, il est conu sous le nom de Tirebouchon de « garçon de café » ou de « sommelier » :
à g : Marqué A GARRY THIERS MADE IN FRANCE - mèche à filet hélicoïdal - acier inoxydable - 8,5 x 15,4 cm
à d : Marqué ITALY - mèche en queue de cochon - acier inoxydable - 8,5 x 16,2 cm
Il peut être amusant de se référer à « l'usage professionnel » 1 :
Vocabulaire - Appeler les choses par leur nom. Un tire-bouchon n'est pas un tire-bouchon mais un sommelier ; si celui-ci comporte un décapsuleur, alors c'est un limonadier. 2
(...) Ouvrons une bouteille de vin (sic) - Sur le sommelier est présent un couteau. A l'aide de celui-ci, découper le papier recouvrant le bouchon soit sous le goulot, soit au dessus, le tout sans faire tourner la bouteille. Retirer le papier (si-si, c'est très important) puis planter le tire-bouchon dans ce dernier [sic], jamais au milieu. L'enfoncer au max puis placer l'appui du sommelier sur le relief du goulot, entreprendre de tirer sans pour autant faire levier (c'est-à-dire, droit) sans quoi du liège finira sa course dans le vin. Si tel est le cas, faire une gâche: verser un peu de vin dans un verre, les éclats de liège se retrouveront dedans. Est-il besoin de le préciser, jeter le vin gâché (ou prendre un guronzan) 3. Dernière chose: garder les bouchons. Toujours. D'une part, le client pourrait demander à le sentir (...), d'autre part si une bouteille n'est pas finie on la rebouchera à la fin du service (vu en stage...).
Je précise que ce sont mes notes prises sur le coup, sans modifications aucunes. Et aussi qu'à mon avis on m'a appris une demi-tonne de conneries.
D - système de leviers à 2 manches ou « pinces-leviers »
La mèche est vissée à la main ; on y adapte ensuite une pince-levier dont les longs manches permettent d'extraire le bouchon. Ce mécanisme est une spécialité anglaise brevetée pour la première fois par Lund en 1855.
Dans l'ensemble, et par comparaison à l'Angleterre, l'Allemagne, la France, les États-Unis, les brevets belges de tirebouchon sont rares… Voici, avec l'aimable autorisation du collectionneur belge S.C., le rare tirebouchon pince « Leveaux Lemaître » - brevet de 15 ans, déposé à Namur en 1852 :
E - système à fut fileté dit aussi « à vis »
Dès le XVIIIe s., on pense à utiliser la vis, système mécanique qui transforme une rotation en déplacement vertical. Le fût se tranforme alors en tige filetée qui tourne dans la vis.
Le plus célèbre tirebouchon à vis est celui de l'Anglais Sir Edward Thomason qui le fit breveter en 1802. Il est muni d'une vis double, l'une dextrogyre, l'autre lévogyre, montées dans l'axe de la tige. Il permet de ne plus toucher le bouchon avec les mains : en tournant le manche dans le sens des aiguilles d'une montre, on fait pénétrer la mèche et on extrait facilement le bouchon; en tournant ensuite dans le sens contraire, on libère le bouchon de la mèche.
Se basant sur le mécanisme à vis, les Italiens ont inventé un système original type « moulin à café » : le manche principal sert à insérer la mèche dans le bouchon tandis que le manche latéral, semblable à celui d'un moulin à café, permet l'extraction :
F - système à fut fileté et à ailettes
Le modèle Bodega fut créé par Ernest Scharff de Francfort en 1900 ; il comporte une poignée à lourdes ailettes, montée sur pignon, de sorte que celles-ci retombent d'elles-mêmes et ne remontent que sous la poussée du col de la cage, le fut fileté remontant jusqu'au centre de la poignée.
Mèche à axe central plein - marqué 2 BODEGA sur une face de la cage et D.R.P.N. n° 0113367 sur l'autre, MARX & Co + logo sur les montants de la cage
Fer nickelé - 15,9 x 8,7 cm - Allemagne
G - système à fut fileté et dispositif sur la tige filetée
Mèche à axe central plein - marqué ACIER - type J.H. Pérille, France, fin XIXe s./début XXe s.
Fer nickelé - 15,5 x 7,3 cm
H - système à pignon et crémaillère
L'exemplaire le plus ancien de ce type de tirebouchon XVIIIe s. est conservé au Musée Le Secq des Tournelles (Rouen). Ce tirebouchon a été abondamment produit par les Italiens de la fin XVIIIe au début XIXe s. Les plus anciens sont munis d'une crémaillère plate : surmontée du manche principal, elle coulisse dans une cage ouverte sur le sommet de laquelle est monté le pignon. La crémaillère fut ensuite remplacée par une tige ronde à anneaux coaxiaux. Les Anglais ont également produit ce type de tirebouchon.
Type « London rack » breveté par Lund en 1855. Tige à anneaux coaxiaux, manche principal en bois tourné surmonté d'un pas de vis percé d'une ouverture où passe un anneau
Acier et bois - 20,1 x 9,5 cm
I - systèmes à crémaillère à 2 leviers
Dérivé du modèle anglais Magic Cork Lever Drawer - marque sur les deux faces BOJ traversée d'une flèche - Mèche à axe central plein, fut percé de trous ronds Replié : 14,8 x 7,7 cm Déplié : 20,8 x 10,6 cm XXe s. |
à g : sans marque 17,7 x 6,3
à d : avec poignée-décapsuleur sans marque 21,5 x 8 cm |
J - système à leviers composés en accordéon ou en zig-zag
Système du brevet de Arthur Marshall Wier, 1884. à g : fer nickelé étiré 22,3 x 8,3 cm - replié 13,8 x 6,5 xm - XXe s. à d : |
3- Tirebouchons de poche
A - pliants
Appelés tirebouchon en harpe
Mèche à axe central plein - fer
à g : déplié 11,8 x 5,3 cm, replié 6,9 x 5,3 cm
à d : déplié 11,6 x 5,9 cm, replié 7,9 x 5,9 cm
B - démontables
à g : A poignée-écrin en barillet, d'après le modèle breveté par Lund en 1855 - 3 parties - le fut de mèche à axe central plein s'emboite dans l'encoche visible sur la partie gauche de la poignée écrin sans marque - métal - déplié 8,8 x 1,8 cm - replié 1,8 x 8,3 cm |
à d : 2 parties - fut avec pas de vis pour fixer le manchon protecteur - celui-ci, dévissé, s'insère jusqu'à la butée dans le fut pour former la poignée - mèche en queue de cochon sans marque |
4- Tirebouchons de comptoir
Dès le milieu du XIXe s., il s'avère nécessaire d'inventer un tirebouchon facilitant la vie du personnel des cafés, bars, brasseries - de plus en plus fréquentés -, évitant de se blesser, offrant une plus grande rapidité d'extraction, empêchant les éclaboussures et qui puisse aisément être manipulé par un jeune garçon ou une femme.
Le tirebouchon « de comptoir », fixé sur le mur ou au comptoir par une vis de pression, répond à ces exigences. On adapte la bouteille à l'appareil, à l'inverse de ce qu'on fait avec un tirebouchon ordinaire. Il en existe des dizaines de modèles.
Décoré de feuilles de vigne, marqué HEKTOR 2 – Bois et métal
5- Tirebouchons publicitaires
à g : Marqué FRYNS_ HASSELT (fabrique de genièvre) Bois et métal - 9,2 x 8,2 cm |
à d : Marqué PICON (apéritif) fer nickelé - 9,3 x 5,2 cm |
6- Tirebouchons associés à un couteau
Le couteau pliant fut inventé dès l'Antiquité ; à partir du XVIIIe s., devenu populaire au point de remplacer presque complètement le couteau fixe hors de la maison, il s'enrichit d'autres accessoires (coupe-cigare, chausse-pied, poinçon, etc) fixés aux extrémités du corps du couteau par l'intermédiaire d'axes, et du tirebouchon, articulé au centre du corps du couteau qui forme poignée.
Le peu de longueur de la tige rend souvent la prise en main difficile.
en haut : Marqué Laguiole France
ébonite et métal - corps 11,2 cm L, lame 8,2 cm L, fut utile 0,4 cm L, mèche 2,5 cm L
largeur du couteau totalement replié 3,3 cm - XIXe s.
en bas : Mèche à filet hélicoïdal cannelé, 2 lames dont une montée sur ressort, coupe-cigarillo - marqué d'un côté Liqueurs Cusenier, de l'autre Eclipse Champagne
métal - corps 9,2 cm L, grande lame 3,8 cm L, petite lame courbe 2,2 cm L, fut 1,2 cm L, mèche 4,3 cm L
Nous prions l'auteur(e) de ce canular qui circule dans d'innombrables mails de bien vouloir se faire connaitre pour que nous puissions lui attribuer un crédit photographique.
7- Tirebouchons associés à d'autres instruments
Décapsuleurs, 2 ouvre-boites dont l'un pour boites à sardines, scie, perceur pour boites de lait.
Marqué E.L.E.M. LONGWY déposé France
métal - déplié 16,8 x 16 cm, replié 16,8 x 2,2 cm
Ciseaux à tout faire avec décapsuleurs, ouvre-bouteille faisant aussi casse-noix, ciseaux à pansements, 1 lame anti-glisse, marteau, coupe fil de fer ou muselet, tenaille. Marqué Recoso SOLINGEN
métal - fermé et replié 20,6 x 7 cm, déplié 24,3 cm L
8- Tirebouchons figuratifs
Tire-bouchon simple en T, mèche en queue de cochon. À l'effigie de Manneken Pis,
Marqué « Bruxelles »
Laiton - 8,8 x 8 cm
9- Tirebouchons qui en sont sans en être
A - Par défaut...
in www.septodont.com/produits/anesthesie/seringueauto/seringueauto.html
Seringue auto-aspirante - Présentation - La seringue peut aspirer à tout moment de l'injection et peut être utilisée avec toutes les cartouches et aiguilles standards.
Pour l'aspiration sans tire-bouchon ni hameçon,
- Plus besoin de tire-bouchon, d'hameçon, ni de cartouches spéciales. (...)
Réservé à l'usage professionnel en art dentaire.
Fabricant : SAGIMA .S.A.I.C.F.
Venezuela 4439 (1754) San Justo - Buenos aires - Argentine
Représentant Européen : J & D Black Ltd
Brighton road, Handcross - West Sussex - RH17 6BZ - England
DMAJ : 9.9.2002
B - Par francisation...
in www.lexique-jo.org/2004/lexique.cfm?theme=NATA1&rubrique=NATA
(lexique officiel pour les jeux olympiques d'Athènes en 2004)
Natation - plongeon : la figure twist est traduite par tire-bouchon ; on retrouve par moins de 62 figures reprenant le terme tire-bouchon, la plus alambiquée étant le plongeon renversé périlleux et demi, avec double tire-bouchon et demi...
C - Par comparaison...
Boucles en tirebouchon : Anglaises, boucles de cheveux allongées que les femmes laissaient retomber le long des tempes.
Louise-Marie d'Orléans, qui sera la 1ère Reine des Belges, par Franz Xaver Winterhalter
10- L'inverse du tirebouchon :
La boucheuse qui permet d'insérer les bouchons
(la bouchonneuse étant l'ouvrière qui bouche les bouteilles)
Glossaire
NOTES
[1] Citation extraite de http://madae.blogdrive.com – retour au texte
[2] n.d.l.r. un sommelier est la personne responsable de la cave, des vins et alcools dans un restaurant, un limonadier est le fabricant de limonade ou le tenancier d'un débit de boisson. – retour au texte
[3] n.d.l.r. médicament à base de caféine très répandu et en vente libre mais figurant parmi les produits interdits aux sportifs. – retour au texte
[4] N.B. Mathew Boulton exportait déjà, depuis 1765, des tirebouchons de sa fabrique de Birmingham vers la France. – retour au texte
BIBLIOGRAPHIE.
- Bernard M. Watney et Homer D. Babbidge, 600 tire-bouchons de collection, édition révisée, Edita S.A., Lausanne, 1993, 160 p.
- Paolo de Sanctis et Maurizio Fantoni, Tire-bouchons, éd. Celiv (Les collections), Milan, 1994, 237 p.
- M. H. Landrin, Manuel du coutelier ou traité théorique et pratique de l'art de faire tous les ouvrages de coutellerie, Paris, (chez Leonce Laget, 1978) réimpr. Ed. publiée en 1835 à Paris, 431 pp.
- Roger Verdier, Glossaire du collectionneur d'outils, 1ère partie, éd. du Cabinet d'Expertises
- Raymond Lecoq, Les objets de la vie domestique, éd. Berger-Levrault, 1979
- Larousse ménager, dictionnaire illustré de la vie domestique, E. Faideau, Paris, 1259 p.
- « Le prix des choses », dans Sotheby's, 1988, Ed. Jenan-Claude Lattès, 1987
- La grande encyclopédie, tome 31, Paris, 1344 p., imprimerie E. Arrault et Cie à Tours
- Métiers d'art, n°56-57, « La coutellerie », SEMA, Paris, 1992, 120 p.
- Laure Eggericx, « La passion du tire-bouchon ! », article du journal Le Soir (le guide.be), Bruxelles, 19/11/2005
- http://www.ledevoir.com
- http://www.bacchus-antiques.com
- http://www.domaine-citadelle.com
- http://perso.wanadoo.fr/maschio/couteaux/Fiche Tire-Bouchon.htm
- http://www.steinergalery.net
- http://perso.wanadoo.fr/collec-tirebouchons/collec_tirebouchons/collection.htm
- http://www.corkweb.be.tf